Qu’est-ce qu’un jardinier relationnel ?

“Pour échapper à la tyrannie des grilles de la société, je me définis comme un jardinier” Gilles Clément

Le jardinier relationnel n’est ni un consultant, ni un coach, ni un formateur mais un accompagnateur de personnes, d’équipes, de dirigeants et de managers qui lui demandent de l’aide pour résoudre un problème de collaboration.  Faire appel à un jardinier relationnel, c’est accepter d’aller vers des solutions inhabituelles. 

Le jardinier relationnel génère le plus souvent les transformations à partir d’une position basse.

Le jardinier relationnel ne force pas les choses mais il facilite à chaque instant l’émergence de transformations salvatrices. Peu attentif aux discours, il concentre son attention sur ce qui se passe ici et maintenant dans la banalité des interactions quotidiennes. Il cherche dans le fonctionnement présent des situations l’explication aux problèmes. C’est la répétition des figures relationnelles qui retient son attention, comme une musique de fond qui fort logiquement règle les faits et gestes de chacun.  Il fait tout pour en favoriser une description partagée comme premier levier de changement.  Il utilise chaque blocage comme une source de progrès pour les organisations où il intervient. Ses actions sont sobres et discrètes afin de susciter des transformations sans résistances.

Pour agir, un principe de la permaculture le guide : le jardinier relationnel prend soin de l’humain.

Ses travaux facilitent la création d’écosystèmes viables en s’inspirant du fonctionnement de la nature, un modèle complexe où chaque être vivant a sa place. Il existe différents types de jardin et souvent faire beau est difficilement compatible avec le déploiement de l’excellence de chacun. Dès lors comment concilier les aspirations individuelles et un destin collectif ?

Il cherche à prendre soin de l’humain en dissolvant les relations bloquées, désespérantes, martyrisantes, conflictuelles. Le jardinier relationnel n’est pas un médiateur mais un intervenant. Il aide ceux qui le souhaitent à agir différemment dans les situations en impasse. Le temps qui passe est son allié. Grace à lui, il peut lever progressivement les obstacles qui se dressent entre les intentions et les actes. En prenant un temps juste, il transforme le plus discrètement possible les cercles vicieux en cercles vertueux : rechercher des synergies, favoriser les complémentarités, faciliter les polyvalences, augmenter les vocations.

Le jardinier relationnel accompagne le mouvement : il fait avec…

Dans les situations bloquées, le jardinier relationnel est ouvert à l’inattendu. Son action est douce, il ne force pas le changement de qui que ce soit mais maximise le potentiel de transformation des situations. Il les amène à maturité pour basculer dans une phase plus constructive. Il aide ses clients à se concentrer sur des premiers signes de changement qui en appellent de plus amples.

Le jardinier relationnel n’est pas plus client que ses clients pour un changement. Il ne tire pas sur les plantes pour les faire grandir plus vite mais il veille à créer des contextes qui favorisent leur épanouissement. Faire avec plutôt que faire contre consiste à s’appuyer sur les résistances pour les rendre fructueuses.

Le jardinier relationnel est un intégrateur : la diversité est une chance selon son expérience !

Afin de faciliter le déblocage des situations, il facilite l’émergence de différences qui font la différence. Les blocages, les exceptions, les divergences, les doubles contraintes, les résistances constituent pour lui des points d’appuis pour avancer. Partant d’une position à partir de laquelle tout le monde se comporte logiquement en regard d’une situation donnée, il est en mesure de comprendre, de découvrir, de faire avec des points de vue en dehors du sens commun. Cette diversité de regards, de perceptions, d’expériences, facilite la découverte des situations sous des angles renouvelés et le repérage d’opportunités d’évolutions, de transformations pour demain.

Olivier Millet