Focus sur un élément clé de l’approche systémique de Palo Alto
Le concept de “la différence qui fait la différence” peut sembler énigmatique pour les non-initiés. Pour mieux comprendre cette approche, rappelons qu’elle se concentre sur les relations entre les membres d’un groupe ou d’une équipe, en travaillant sur le système formé par le groupe et les interactions à l’intérieur de ce système.
En utilisant une approche systémique, qui se focalise sur les relations et les interactions entre les membres d’un groupe ou d’une équipe, l’objectif est de rechercher la différence interactionnelle qui fait réellement la différence avec les habitudes en cours, c’est-à-dire le changement le plus stratégique et impactant, même s’il est minime.
L’approche systémique de Palo Alto, également connue sous le nom d’intervention systémique brève, vise à un changement d’équilibre homéostatique rapide et efficace en se concentrant sur les modèles de communication et d’interaction au sein du système en question.
L’équilibre à tout prix
Parfois, le système en place est défaillant ou ne convient pas à une partie du groupe. L’approche systémique permet alors de s’intéresser à l’équilibre qui a été établi, un équilibre que le système s’efforce de maintenir même s’il n’est pas optimal. C’est ce qu’on appelle l’homéostasie du système. Il arrive qu’un ou des acteurs du système, généralement celui ou ceux qui souffrent le plus, tentent de modifier cet équilibre qui ne lui ou ne leur convient pas. Pour cela, il va ou ils vont essayer différentes approches, lutter, expérimenter, convaincre, contrôler, éviter… Et, personne n’obtient les résultats escomptés.
Avec l’aide d’un regard ou d’une écoute extérieure, on peut se rendre compte que ces tentatives de solutions sont en réalité des variations de la même forme de réponse. Nous disons d’un même thème. C’est là que le praticien formé à l’approche de Palo Alto a sa place. Il est capable de repérer ces tentatives de solutions et d’en extraire le dénominateur (Thème) commun. Par exemple, dans un contexte professionnel, un manager qui constate que son salarié ne se conforme pas à ses consignes et ne lui fait pas de retours, peut expliquer avoir essayé :
- D’être directif : échec, le salarié s’est crispé davantage.
- D’expliquer davantage : échec, le salarié a continué de justifier son comportement.
- De transmettre ses directives par écrit : échec, le salarié les a ignorées…
Toutes ces tentatives de solutions tournent autour d’un même message qui n’est pas entendu du collaborateur : « Tu peux et tu dois te comporter différemment ». Le travail du praticien consiste alors à aider le manager à changer sa façon d’agir pour aider ou responsabiliser le salarié avec lequel est entretient involontairement une difficulté relationnelle récurrente. Le praticien amène ainsi le manager à expérimenter une approche opposée à ce qu’il faisait jusqu’alors et qui ne fonctionnait pas.
Par exemple, il pourrait tester de cesser d’essayer de convaincre son collaborateur, de le raisonner, et préférer confier les dossiers les plus intéressants à un autre collaborateur pour éviter tout problème.
Faire bouger le système grâce à une micro action
Si notre cerveau est conçu pour obtenir le meilleur résultat possible en garantissant notre sécurité et en minimisant l’effort fourni. Dans cette approche, il en va de même. Le postulat de trouver “la différence qui fait la différence” consiste à obtenir le meilleur résultat possible en effectuant une action minime. Il s’agit de se focaliser sur la plus petite action qui produira le plus grand impact, c’est-à-dire la différence qui fera réellement la différence dans les habitudes interactionnelles.
Le praticien accompagne ce micro changement avec une posture de retenue, permettant au client de s’approprier le processus de changement s’il le souhaite. En utilisant cette approche paradoxale, le praticien participe à l’accélération du processus de changement, tout en laissant le client accompagné prendre le changement à son rythme.
En conclusion, l’approche systémique offre des perspectives novatrices, pour aborder les problèmes et les défis relationnels, en mettant l’accent sur la recherche de solutions efficaces et durables avec des actions minimes mais impactantes.
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